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Problème d'hyper-sensibilité aux températures, avec impossibilité de trouver un vêtement adéquat en cas de forte chaleur

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Bonjour, j’ai des difficultés de nature sensorielle.

J’ai très très chaud (c’est l’été), j’enlève mon T-shirt, et instantanément je me sens frigorifiée (et ça me donne envie de pleurer, comme un bébé).

Alors je passe mon temps à enlever et remettre mon T-shirt.
Ou à chercher dans mon placard un vêtement dont la texture n’est pas trop épaisse mais pas trop légère non plus.

Bien sûr qu’il y a des malheurs plus graves, et d’ailleurs j’ai des problèmes infiniment plus graves que ce petit désagrément (qui est quand même potentiellement dangereux), mais c’est vraiment très désagréable.

Si quelqu’un a des idées pour aider cette personne…
(Elle est informée de la présence de cette description ici sur Autistance.org.)


(Question écrite à partir d’un article réel posté sur un réseau social, par une femme autiste adulte)

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Bonjour, j’ai ce problème aussi, un peu moins gravement toutefois.
En vous lisant, j’ai juste quelques premières idées provenant de mon expérience personnelle (d’autiste, comme vous).

Je vais répondre en 3 parties.

1/ Le problème (psychologique) de ce que j’appelle l’hyper-focalisation (qui est une sorte de “cercle vicieux”)

Je crois que plus on se focalise sur ce genre de problème sensoriel pendant qu’on le vit, et plus on le ressent. Et ça peut vite devenir insupportable.

J’ai même fait (sans le savoir) des “expériences” qui m’ont prouvé cela.

Par exemple, un jour j’étais pieds nus dans une piscine publique (à cause d’une interdiction française de porter des sandales) et je devais marcher dans un gazon très sec et récemment coupé pour aller à l’ombre : donc, avec un peu l’impression de marcher sur un tapis de clous (de fakir), chaque pas était une torture, parce que je m’y attendais, et parce que, donc, j’analysais ce qui se passait, à chaque pas.
Et c’était même de plus en plus “douloureux”, car plus j’y pensais plus je ressentais la douleur, et donc plus je la ressentais et plus cela “mettait mon système nerveux en ébullition”, etc.

Mais un peu plus tard pour refaire le même chemin en sens inverse, par chance je pensais complètement à autre chose, et c’est seulement après avoir traversé cet espace gazonné que j’ai réalisé que je n’avais tout simplement rien senti. Miracle !

Or rien n’avait changé, c’était la même herbe sèche piquante, et les mêmes pieds.
(Il est vrai que je m’étais un peu reposé à l’ombre, et que si j’avais fait tout cet effort pour venir à l’ombre, c’est probablement parce que j’étais déjà dans un certain état de souffrance à cause du soleil peut-être, mais tout de même, entre ressentir une quasi-torture, et rien du tout, il y a une grosse différence.)

Donc ici la question de l’attention est primordiale.

Je pourrais citer d’autres exemples avec la chaleur ou le froid, par exemple en avion.
Plus vous y pensez et plus vous entrez en crise.
Surtout si vous incriminez quelque chose (ou, pire, quelqu’un, ce qui est presque toujours le cas), une sorte d’injustice, ce qui renforce considérablement ce cercle vicieux.

–> Un conseil : essayez d’éviter de penser à ces questions sensorielles (ce qui est difficile mais toutefois possible), et normalement le résultat est quasiment magique.

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2/ Les astuces “techniques” et les adaptations personnelles

Concernant le chaud et le froid, il y a aussi des astuces “techniques”.

Par exemple avec des vêtements qui ne collent pas mais qui ont une fermeture éclair devant, on peut régler très finement le niveau de température (en réglant la hauteur de la position de la fermeture éclair).

Moi j’utilise un blouson “laine polaire” assez fin, en tous temps.
Je ne sors jamais sans cela, puisque à tout moment – même en été – on peut avoir à entrer dans un local “public” ou “social” (comme un magasin), donc avec les températures “normalement absurdes” (comme 22 °C quand il fait plus de 30-40 °C dans les pays chauds, ou 28 °C quand il fait entre -10 et 0 °C dans les pays froids : une “torture sensorielle” socio-générée, dans les deux cas).

En ce moment ici à Rio de Janeiro il fait relativement “froid” (ça descend jusqu’à + 20 °C ;-)) et donc je mets cette “laine polaire” même à la maison parfois.
(Les fenêtres sont quasiment toujours ouvertes et il n’y a ni chauffage ni climatisation.
En été, il fait chaud dans l’appartement (jusqu’à 28, 29 ou 30 °C) donc on utilise des ventilateurs.)

Dans la situation de canicule que vous décrivez (en plein été en France), une chemise avec des boutons pourrait peut-être convenir ?
Mais les T-shirts ou polos, effectivement, c’est souvent soit trop chaud soit pas assez chaud.

Pour les personnes comme nous, tout est une question de dosage fin :-).

Le problème des T-shirts, c’est que c’est plutôt collant.

Et puis peut-être qu’il y a aussi une sensation de chaleur qui est générée par le contact du tissu, et qui en réalité n’a pas grand chose à voir avec une question de température.

Surtout si par exemple c’est un tissu synthétique (qui peut donner une légère impression d’étouffement).

Mais dans tous les cas, à mon avis, le problème que vous décrivez résulte principalement de la “focalisation” que vous faites sur ce désagrément.

Et en plus, si vous incriminez “l’autisme”, cela ne peut qu’être agaçant et renforcer ou multiplier le désagrément.

Personnellement, je ne sais pas s’il est vraiment juste de faire des “reproches” à l’autisme et ses très importantes capacités de subtiles différenciations, car à mon avis c’est notre “système personnel” tout entier qui est comme cela, donc si nous étions “plus bruts” nous ne pourrions pas analyser aussi finement les situations (mentalement, cette fois).
D’après moi, les finesses de l’autisme sont de très grands avantages, dont la fragilité requiert les adaptations appropriées.

Autrement dit, si j’ai une voiture de luxe très raffinée et précieuse, je ne vais pas me plaindre de ne pas pouvoir m’en servir pour aller dans les petits chemins de terre, ni de ne jamais trouver accessoires ou les pièces détachées dans les supermarchés.

Mais chacun est libre de voir les choses à sa manière, bien sûr.

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3/ (Réflexion complémentaire à propos des “atteintes socio-générées” et de la nécessité d’adaptations (par exemple avec des “réglages fins”) de la part de l’environnement social)

Enfin, je crois qu’il importe de préciser aussi que dans beaucoup de situations de ce type, les problèmes viennent de décisions prises par “les autres”, qui sont prévues uniquement pour “les gens normaux”.

Par exemple, la climatisation glaciale en été, le chauffage dément en hiver, l’interdiction absurde de porter des sandales dans les piscines en France (pour des motifs d’hygiène, alors que par exemple en Espagne c’est exactement le contraire : interdiction d’entrer dans une piscine sans des sandales, toujours pour des motifs d’hygiène, sauf que la différence c’est qu’en Espagne les gens apportent des sandales spéciales pour la piscine, et n’auraient pas l’idée d’y marcher avec leurs sandales habituelles, “de ville”), et tant d’autres exemples que l’on pourrait donner, pas forcément “sensoriels”, d’ailleurs.

Mais tout cela touche à un sujet différent (les “adaptations sociales”, les refus de faire des efforts de la part des “personnes ordinaires”, les “combats” à mener pour obtenir des prises en compte correctes dans le système socio-administratif, etc.), et cela dépasse le cadre de la présente discussion.

Bon courage en tous cas…

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