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Eric LUCAS

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Pardonnez-moi si c’est inapproprié, mais en lisant cela ma réaction est une interrogation :
“Où est le problème exactement ?”.
(Ce n’est pas décrit suffisamment précisément, du moins pour moi ; or quand la nature d’un problème n’est pas assez compréhensible ou perceptible, il est évidemment difficile de l’analyser pour chercher des solutions.)

Cet enfant est hyperactif, et il dort très peu : bon, c’est une donnée, un paramètre, un fait.
Maintenant, supposons (juste pour voir ce que cela donne), l’hypothèse selon laquelle on ne voudrait pas (ou on ne pourrait pas) changer ce paramètre, qui serait “non-modifiable”. Un peu comme une montagne.

Alors l’approche serait de chercher à s’y adapter, ou à “contourner le problème”.
Notons que, pour cet enfant, cette situation ne semble pas être un problème.
(Ou du moins, ce n’est pas dit dans le message, à part le fait qu’il “brûle beaucoup d’énergie”, ce qui n’apparaît pas comme un problème flagrant. De plus, il semble qu’il dorme 6 h par nuit, ce qui paraît décent (?).)

Dans ce cas, la situation qui apparaît, c’est d’abord le fait que sa mère (ou d’autres personnes) ne peuvent pas dormir. Ce qui est assurément un gros problème.

Donc, ne serait pas intéressant d’essayer une approche du type :
– “le problème c’est que la mère ne peut pas dormir”,
plutôt que du type :
– “le problème c’est l’enfant qui ne dort pas”,
et cela, au moins juste pour voir ce que ça donne ?

Par exemple, pourquoi est-ce que la mère ne peut pas dormir ?
Bruit ? Anxiété ? Peur qu’il se fasse mal, qu’il casse quelque chose ?
Ou peut-être qu’il n’insiste pour qu’elle s’occupe de lui à toute heure du jour et de la nuit ?

En fonction de ces informations, il y aurait peut-être moyen d’aborder la situation autrement, en permettant à la mère de dormir (ce qui, a priori, est le problème principal, et c’est bien logique et légitime qu’elle puisse dormir, indépendamment de toute autre considération ou raisonnement).

Sauf bien sûr si cette situation d’hyperactivité pose un vrai problème pour cet enfant (pour sa santé, pour son psychisme, je ne sais pas…).

Je n’ai pas d’enfant, mais si c’était le cas, j’imagine que bien sûr je commencerais par essayer de faire en sorte qu’il soit plus calme :
– en commençant par l’activité physique (mais dans le cas exposé ici, visiblement cela ne suffit pas),
– avec l’alimentation (nourriture saine et naturelle, sans aucune substance qui pourrait exciter ou perturber),
– et en créant un cadre de vie harmonieux, sans désordre et sans sources d’excitation. (Pourquoi pas, même, rajouter de la musique “zen”, des vidéos ou lumières apaisantes, et même des senteurs ayant le même effet ?)

Déjà tout cela devrait aider beaucoup. Ce sont les conditions de base, je crois.
A mon avis, si elles ne sont pas présentes, il est difficile de raisonner ou de faire des “expériences”, de chercher des solutions.

Et ensuite, si ces conditions de base ne suffisent pas, je m’arrangerais pour dormir dans une pièce suffisamment bien isolée, tout en m’assurant que mon enfant ne puisse pas se faire mal, s’échapper, ou être victime (ou auteur) d’un problème pendant que je dors.

Après tout, s’il a envie ou besoin de se dépenser physiquement, pourquoi pas (surtout à cet âge), pourvu que ce ne soit pas nocif pour lui, et pourvu que je puisse au moins dormir.

Parfois on doit se donner la priorité (en tant parent ou que personne adulte), même si a priori cela peut donner l’impression de négliger son enfant. Comme par exemple avec l’obligation de commencer par soi-même pour mettre un masque à oxygène en avion, avant de s’occuper de son enfant.

J’achèterais aussi une machine de type “vélo d’appartement” ou machine “elliptique” si l’enfant est suffisamment motivé pour s’en servir.
(Et s’il aime regarder des vidéos par exemple, je ferais un système qui n’afficherait l’écran vidéo que s’il pédale ou court sur la machine (cela ne semble pas très difficile à faire), ainsi ça le fatiguera, ou au moins ça l’obligera à se utiliser la machine, ce qui n’est pas forcément évident pour un enfant autiste.)

Et puis ce n’est pas très compliqué de rendre “non-dangereux” une pièce ou un appartement : c’est juste une question d’organisation, de “bricolage”, et d’ajouts de serrures sur les placards et armoires, et si besoin sur les fenêtres et la porte d’entrée.

Obliger un enfant à passer 8 heures dans un appartement complètement fermé, la nuit, ça ne me semble pas abusif.

Et toutes les choses fragiles ou précieuses, on les met dans une pièce fermée à clé (par exemple, la salle de séjour).
Et on ferme la porte de la cuisine à clé la nuit.
Une porte d’appartement qui se ferme à clé de l’intérieur, c’est possible. Etc. etc.
Il y a mille façons et petites astuces pour moins se pourrir l’existence.
C’est une question d’adaptations.

Enfin… ce sont juste quelques réflexions, à partir du peu que je devine de ce message (et j’ai déjà vu cet enfant une fois, il y a 5 ans)

Qu’en pensez-vous?

Concernant la Ritaline, je n’ai aucune idée, car je commencerais par une approche radicalement différente, comme j’ai tenté de l’exposer ci-dessus.

Mais si d’autres utilisateurs ici ont des suggestions sur la Ritaline, ou d’autres conseils ou avis à propos de ce problème, espérons qu’ils accepteront d’écrire une réponse.

(Il est aussi possible de commenter la question, et de commenter les réponses, pour préciser des détails.)

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
2 votes

Bonjour, j’ai ce problème aussi, un peu moins gravement toutefois.
En vous lisant, j’ai juste quelques premières idées provenant de mon expérience personnelle (d’autiste, comme vous).

Je vais répondre en 3 parties.

1/ Le problème (psychologique) de ce que j’appelle l’hyper-focalisation (qui est une sorte de “cercle vicieux”)

Je crois que plus on se focalise sur ce genre de problème sensoriel pendant qu’on le vit, et plus on le ressent. Et ça peut vite devenir insupportable.

J’ai même fait (sans le savoir) des “expériences” qui m’ont prouvé cela.

Par exemple, un jour j’étais pieds nus dans une piscine publique (à cause d’une interdiction française de porter des sandales) et je devais marcher dans un gazon très sec et récemment coupé pour aller à l’ombre : donc, avec un peu l’impression de marcher sur un tapis de clous (de fakir), chaque pas était une torture, parce que je m’y attendais, et parce que, donc, j’analysais ce qui se passait, à chaque pas.
Et c’était même de plus en plus “douloureux”, car plus j’y pensais plus je ressentais la douleur, et donc plus je la ressentais et plus cela “mettait mon système nerveux en ébullition”, etc.

Mais un peu plus tard pour refaire le même chemin en sens inverse, par chance je pensais complètement à autre chose, et c’est seulement après avoir traversé cet espace gazonné que j’ai réalisé que je n’avais tout simplement rien senti. Miracle !

Or rien n’avait changé, c’était la même herbe sèche piquante, et les mêmes pieds.
(Il est vrai que je m’étais un peu reposé à l’ombre, et que si j’avais fait tout cet effort pour venir à l’ombre, c’est probablement parce que j’étais déjà dans un certain état de souffrance à cause du soleil peut-être, mais tout de même, entre ressentir une quasi-torture, et rien du tout, il y a une grosse différence.)

Donc ici la question de l’attention est primordiale.

Je pourrais citer d’autres exemples avec la chaleur ou le froid, par exemple en avion.
Plus vous y pensez et plus vous entrez en crise.
Surtout si vous incriminez quelque chose (ou, pire, quelqu’un, ce qui est presque toujours le cas), une sorte d’injustice, ce qui renforce considérablement ce cercle vicieux.

–> Un conseil : essayez d’éviter de penser à ces questions sensorielles (ce qui est difficile mais toutefois possible), et normalement le résultat est quasiment magique.

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
1 vote

2/ Les astuces “techniques” et les adaptations personnelles

Concernant le chaud et le froid, il y a aussi des astuces “techniques”.

Par exemple avec des vêtements qui ne collent pas mais qui ont une fermeture éclair devant, on peut régler très finement le niveau de température (en réglant la hauteur de la position de la fermeture éclair).

Moi j’utilise un blouson “laine polaire” assez fin, en tous temps.
Je ne sors jamais sans cela, puisque à tout moment – même en été – on peut avoir à entrer dans un local “public” ou “social” (comme un magasin), donc avec les températures “normalement absurdes” (comme 22 °C quand il fait plus de 30-40 °C dans les pays chauds, ou 28 °C quand il fait entre -10 et 0 °C dans les pays froids : une “torture sensorielle” socio-générée, dans les deux cas).

En ce moment ici à Rio de Janeiro il fait relativement “froid” (ça descend jusqu’à + 20 °C ;-)) et donc je mets cette “laine polaire” même à la maison parfois.
(Les fenêtres sont quasiment toujours ouvertes et il n’y a ni chauffage ni climatisation.
En été, il fait chaud dans l’appartement (jusqu’à 28, 29 ou 30 °C) donc on utilise des ventilateurs.)

Dans la situation de canicule que vous décrivez (en plein été en France), une chemise avec des boutons pourrait peut-être convenir ?
Mais les T-shirts ou polos, effectivement, c’est souvent soit trop chaud soit pas assez chaud.

Pour les personnes comme nous, tout est une question de dosage fin :-).

Le problème des T-shirts, c’est que c’est plutôt collant.

Et puis peut-être qu’il y a aussi une sensation de chaleur qui est générée par le contact du tissu, et qui en réalité n’a pas grand chose à voir avec une question de température.

Surtout si par exemple c’est un tissu synthétique (qui peut donner une légère impression d’étouffement).

Mais dans tous les cas, à mon avis, le problème que vous décrivez résulte principalement de la “focalisation” que vous faites sur ce désagrément.

Et en plus, si vous incriminez “l’autisme”, cela ne peut qu’être agaçant et renforcer ou multiplier le désagrément.

Personnellement, je ne sais pas s’il est vraiment juste de faire des “reproches” à l’autisme et ses très importantes capacités de subtiles différenciations, car à mon avis c’est notre “système personnel” tout entier qui est comme cela, donc si nous étions “plus bruts” nous ne pourrions pas analyser aussi finement les situations (mentalement, cette fois).
D’après moi, les finesses de l’autisme sont de très grands avantages, dont la fragilité requiert les adaptations appropriées.

Autrement dit, si j’ai une voiture de luxe très raffinée et précieuse, je ne vais pas me plaindre de ne pas pouvoir m’en servir pour aller dans les petits chemins de terre, ni de ne jamais trouver accessoires ou les pièces détachées dans les supermarchés.

Mais chacun est libre de voir les choses à sa manière, bien sûr.

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
1 vote

3/ (Réflexion complémentaire à propos des “atteintes socio-générées” et de la nécessité d’adaptations (par exemple avec des “réglages fins”) de la part de l’environnement social)

Enfin, je crois qu’il importe de préciser aussi que dans beaucoup de situations de ce type, les problèmes viennent de décisions prises par “les autres”, qui sont prévues uniquement pour “les gens normaux”.

Par exemple, la climatisation glaciale en été, le chauffage dément en hiver, l’interdiction absurde de porter des sandales dans les piscines en France (pour des motifs d’hygiène, alors que par exemple en Espagne c’est exactement le contraire : interdiction d’entrer dans une piscine sans des sandales, toujours pour des motifs d’hygiène, sauf que la différence c’est qu’en Espagne les gens apportent des sandales spéciales pour la piscine, et n’auraient pas l’idée d’y marcher avec leurs sandales habituelles, “de ville”), et tant d’autres exemples que l’on pourrait donner, pas forcément “sensoriels”, d’ailleurs.

Mais tout cela touche à un sujet différent (les “adaptations sociales”, les refus de faire des efforts de la part des “personnes ordinaires”, les “combats” à mener pour obtenir des prises en compte correctes dans le système socio-administratif, etc.), et cela dépasse le cadre de la présente discussion.

Bon courage en tous cas…

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
0 votes

Bonjour

J’ai mis des commentaires sous votre question (plus haut) afin que vous puissiez y apporter des précisions (en commentaires dans la partie avec fond blanc).

En attendant, voici quelques réflexions préliminaires à une réponse, concernant les difficultés scolaires :

A mon avis, il faudra parler du problème du caractère “abstrait” de certains enseignements, car pour une personne autiste il est très difficile d’accorder de l’attention si on ne voit pas la finalité ou l’utilité de certaines leçons, et dans ce cas il est logique de “ne rien comprendre”.
Il faudrait peut-être distinguer ce qui – selon lui et selon vous – est réellement utile, et “mettre de côté” le reste (si possible), ou en discuter avec les enseignants.
Par exemple l’analyse de texte peut être très utile au cours de la vie, mais il faut pouvoir donner des exemples de cette utilité, qui apparaît difficilement à cet âge.

Il faudrait voir aussi dans quelle mesure le lycée s’adapte au fait que votre fils est autiste.
(Par exemple en demandant à certains enseignants de faire un effort particulier pour que l’élève autiste puisse faire un lien entre ce qu’on lui apprend maintenant et une utilité future pour lui, ce qui est loin d’être évident, même pour les élèves non-autistes.)

J’espère que d’autres personnes voudront bien essayer de contribuer aussi à cette discussion par des conseils ou des commentaires (en s’efforçant d’écrire correctement pour que les traductions automatiques puissent fonctionner, afin que cette discussion puisse aider des parents et des autistes dans n’importe quel pays).

Merci.

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
0 votes

Bonjour

J’ai mis des commentaires sous votre question (plus haut) afin que vous puissiez y apporter des précisions (en commentaires dans cette partie “Question” avec fond blanc et gris).

J’espère que d’autres personnes voudront bien essayer de contribuer aussi à cette discussion par des conseils ou des commentaires (en s’efforçant d’écrire correctement pour que les traductions automatiques puissent fonctionner, afin que cette discussion puisse aider des parents et des autistes dans n’importe quel pays).

Merci.

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
0 votes

Bonjour Clémence

J’ai mis des commentaires sous votre question (plus haut) dans l’espoir que vous puissiez y répondre par un autre commentaire (au même endroit, dans la partie “Question” en blanc).

J’espère que d’autres personnes voudront bien essayer de contribuer aussi à cette discussion par des conseils ou des commentaires (en s’efforçant d’écrire correctement pour que les traductions automatiques puissent fonctionner, afin que cette discussion puisse aider des parents et des autistes dans n’importe quel pays).

Merci.

  • Eric LUCAS answered 4 years ago
  • last active 4 years ago
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